Littoraux : des régions engagées

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Aux niveaux national et local, de nombreux acteurs agissent pour protéger les littoraux français : les services de l’État et les établissements publics, les collectivités territoriales, les acteurs de l’économie maritime et littorale, le monde scientifique et les associations de protection de l’environnement. Mais concrètement, dans nos régions, que fait-on ?

Baie de Paimpol : un programme de reconquête de la qualité des eaux !

La commune de Plouézec et la communauté de communes de Paimpol-Goëlo ont engagé un programme de reconquête de la qualité des eaux pour améliorer la qualité des eaux de baignades qui a démarré en 2008, venant en complément de la création de la station d’épuration de 2006. La commune a réalisé un profil de baignade en 2011 et engagé plusieurs opérations : une extension du réseau d’assainissement collectif pour raccorder un camping privé et 48 habitations situées sur le bassin versant de la plage et la reprise des toilettes publiques du port. En complément des actions de la commune, un programme global de reconquête de la qualité de l’eau en baie de Paimpol sur la période 2012-2017. Pour le bassin versant de Port Lazo, ce programme se concrétise par : un volet assainissement collectif et un volet assainissement non collectif. Les actions réalisées portent progressivement leurs fruits. La qualité des eaux s’améliore au fil des ans.

Paimpol

Le conservatoire du littoral protège la "Savane sarcelles" à Mana en Guyane

Situé au nord de la Guyane sur la commune de Mana, le site de la « savane Sarcelles » occupe environ 4 500 ha au sein des « grandes rizières de Mana » en limite de la Réserve naturelle nationale de l’Amana. 

Ce site est constitué d’une vaste zone humide littorale d’importance internationale pour la conservation des oiseaux migrateurs entre l’Amérique du Nord et l’Amérique du Sud,

Aujourd’hui, seul le tiers de la rizière est en exploitation et sa viabilité économique reste très incertaine compte tenu des coûts d’exploitation élevés et de l’érosion intense auquel le polder fait face.

Mana Guyane

Le Conservatoire du littoral et ses partenaires (Commune, Communauté de communes, Collectivité Territoriale de Guyane, Parc naturel régional de Guyane, Chambre d’Agriculture, groupe d’études et de protection des oiseaux de Guyane) souhaitent s’appuyer sur les atouts naturels majeurs de ce site pour mettre en place un projet de développement local dont les grands axes sont les suivants :

  • Expérimenter une gestion souple du trait de côte par une dépoldérisation partielle et en restaurant les processus de protection naturelle apportée par la mangrove.
  • Conserver et valoriser la présence exceptionnelle d’oiseaux, en faisant de Mana un site écotouristique majeur au niveau mondial. 
  • Développer l’élevage extensif sur le polder (pâturage). Cet usage répond à la fois aux besoins de développement et de professionnalisation de cette filière en Guyane et aux besoins de gestion écologique de la zone.
  • Répondre aux attentes sociales locales en permettant l’ouverture du site au public et l’accès au rivage par des circulations douces.

1 250 ha de terrains de l’État ont été affectés en 2018 pour la mise en œuvre de ce projet et 2 000 ha supplémentaires sont en cours d’acquisition. Un comité de gestion a été mis en place en 2018 pour piloter la mise en œuvre du projet, notamment l’élaboration du plan de gestion.

REPAR : Surveille et limite la présence de pesticides dans les eaux du Bassin d'Arcachon

Le Bassin d’Arcachon accueille des eaux provenant d’un très large bassin versant, présentant des cultures agricoles variées mais aussi nombres de voiries, de jardins privés, pouvant utiliser des pesticides. A cela s’ajoute la présence de produits chimiques utilisés pour les activités nautiques. Or, toutes ces substances peuvent avoir un impact sur les organismes marins.

On constate une forte régression des herbiers, des anomalies de production de phytoplancton et une mortalité encore inexpliquée des huîtres.

arcachon

C’est dans ce contexte que REPAR a été crée en 2010. Il s’agit d’un réseau de surveillance uniquement dédié aux pesticides sur le Bassin d’Arcachon (Réseau Pesticides Bassin d’Arcachon). Il s’articule autour de 5 volets :

  • Quantifier la présence de pesticides dans les eaux.
  • Connaître les usages sur le territoire.
  • Comprendre les effets sur l’écosystème aquatique.
  • Susciter et accompagner les évolutions.
  • Partager les informations.

Ce réseau regroupe différents acteurs : l’Ifremer, l’Agence de l’eau Adour Garonne, l’IRSTEA, le Ministère de l’Agriculture, l’Université de Bordeaux, le Conseil Général de la Gironde, le SAGE « Leyre et cours d’eau côtiers », le SAGE « Lacs Médocains » et le Syndicat Intercommunal du Bassin d’Arcachon (SIBA). Fort de l’expérience réussie du REPAR, le SIBA a une nouvelle fois sollicité acteurs, gestionnaires du Bassin et organismes scientifiques pour fonder un nouveau réseau d’expertise afin d’élargir la veille active et les mesures de gestion à d’autres catégories de micropolluants : (métaux, médicaments, filtres anti-UV…) 

ENBIMANOR : suivre la biodiversité des eaux littorales normandes

Le projet EMBIMANOR (ENrichissement de la BIodiversité MArine Littorale en NORmandie) a été retenu dans le cadre de l’appel à projets « initiative pour la biodiversité et la qualité du milieu marin » lancé par l’agence de l’eau Seine Normandie.

Dans ce cadre, il sera financé à 80% par l’agence de l’eau Seine Normandie.

Son objectif : Mieux connaître l’évolution de la biodiversité sur la zone littorale normande et des ports de plaisance, de Granville jusqu’au Tréport. 

ENBIMANOR Normandie

Pour cela, deux actions démarrent en décembre 2019 pour une durée de 3 ans : 

  • suivre les populations de crabes : le petit crabe vert local qui partage en partie sa niche écologique avec les crabes d’origine asiatiques et les crabes méditerranéens qui étendent leur aire géographique en raison du réchauffement climatique.
  • suivre les espèces non indigènes dans les marinas normandes : les ports semblent être la principale voie d’introduction de ces espèces, ils abritent une diversité biologique plus élevée que les autres sites normands. On estime que sur 1000 espèces qui arrivent sur nos côtes, seules 100 survivent. Parmi elles, 10 trouveront des conditions favorables pour s’épanouir et une seule présentera un caractère invasif.

L’objectif est d’établir un inventaire d’espèces indigènes et non indigènes des marinas mis à jour au fur et à mesure.

Des actions de communication et d’animation autour des expérimentations mises en place dans les marinas en direction des plaisanciers/touristes sont prévues : sensibilisation aux modes d’introduction, protocoles scientifiques, veille participative…

DONIA : une application communautaire pour protéger la mer Méditerranée

En juin 2019, la réglementation des mouillages en Méditerranée et la protection des herbiers de posidonie ont été posées. La préfecture maritime de Méditerranée a signé un arrêté cadre qui va permettre de renforcer la réglementation sur la protection des habitats naturels sur l’ensemble des eaux territoriales de la façade méditerranéenne, à commencer par les herbiers à posidonie.

« Le mouillage des navires ne doit, ni porter atteinte à la conservation, ni conduire à la destruction, à l’altération d’habitats d’espèces marines végétales protégées. Il est interdit de mouiller dans une zone correspondant à un habitat d’espèces marines végétales protégées lorsque cette action est susceptible de lui porter atteinte ». (art.6) 

Donia : une application pour protéger la mer Méditerranée

Pour permettre la concertation et la prise en compte des spécificités locales, le préfet maritime a décidé de renvoyer la définition précise des zones interdites au mouillage à des arrêtés locaux en fonction de l’état de conservation des herbiers et de la fréquentation des sites.

DONIA une application simple et responsable

Téléchargez l’application sur l’app Store ou Google Play, créez un compte utilisateur et rejoignez la communauté ! La version gratuite de DONIA®, vous permet de :

  • Télécharger votre zone de navigation en amont.
  • Naviguer avec des cartes enrichies de la nature des fonds marins (roche, sable et herbiers…).
  • Connaitre la réglementation maritime des sites.
  • Découvrir des sites particuliers (ports, spots de plongée etc…).
  • Jeter l’ancre, au mouillage, de manière responsable en toute sécurité.
  • Partager vos observations, informations et photographies.

DONIA est une application communautaire de navigation et d’aide à l’ancrage en dehors des écosystèmes fragiles comme les herbiers sous-marins (posidonie, cymodocée, zostère) et les récifs coralligènes.

Développée par Andromède océanologie et l’Agence de l’eau RMC en 2013-2014, l’application a obtenu deux récompenses : Prix entreprise et environnement en 2013, et le Prix innovation bateau bleu en 2013.

Elle figurait aussi parmi les finalistes du prix européen 2014 de l’environnement. Nouveauté 2019, pour les grands passionnés :

DONIA® PREMIUM vient de voir le jour avec son lot de nouvelles fonctionnalités !

Plus d’information par ici : http://donia.fr

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