Lutte contre les micropolluants, que fait-on dans nos régions ?

La cristallerie Saint-Louis divise ses rejets de plomb par 2 !

Créée en pleine Renaissance, en 1586, la Compagnie de cristalleries de Saint-Louis-Lès-Bitche, en Moselle, emploie près de 300 personnes qui fabriquent divers objets pour la table et la décoration. Pour cela, elles utilisent du plomb, ingrédient fondamental dans la fabrication de cristal, puisqu’un cristal sans plomb est tout simplement… du verre. Or, le plomb est classé comme substance dangereuse prioritaire vis-à-vis de la qualité de l’eau.

Pour répondre aux enjeux environnementaux propres à son activité économique et limiter les rejets polluants dans le cours d’eau Grentzbach, la Cristallerie a conduit un travail de fond en partenariat avec l’agence de l’eau Rhin-Meuse.

Concrètement, la cristallerie a remplacé un système obsolète de filtres par un dispositif plus performant. Ce dispositif innovant a vu le jour en 2015, il est constitué de deux étapes de filtration : la première a pour rôle de modifier chimiquement le plomb soluble pour une meilleure rétention dans les filtres suivants et la seconde permet de piéger le plomb.

Résultat, ses rejets en plomb dans le cours d’eau Grentzbach ont été divisés par deux.

Accompagnée par l’agence de l’eau sur le chemin de la reconquête de la qualité des eaux, la Cristallerie a également engagé une étude globale des sources de plomb. L’objectif est d’améliorer la connaissance et la maîtrise des rejets de plomb de toute nature. Une des premières suites données à cette étude a été la mise en œuvre d’une installation pilote de traitement des eaux de la taillerie, identifiée comme l’une des sources principales d’émission de plomb sur ce site.

De par sa volonté d’émettre une moindre quantité de plomb et grâce aux études réalisées pour cerner précisément l’origine de cette émission, une réduction de 30 kilos de plomb est attendue chaque année dans le cours d’eau.

Tefal Rumilly améliore le traitement de ses eaux

En Haute-Savoie, le site du Groupe SEB fabrique des articles culinaires anti-adhérents, des appareils électriques pour raclette ou fondue, sous la marque Tefal. Cette production nécessite des traitements de surfaces et des applications de revêtements. Les campagnes d’analyses de l’eau ont mis en évidence la présence de micropolluants dans les eaux de process.

L’entreprise a alors mené une étude technico-économique, avec un bureau d’étude, sur les moyens de réduction des rejets. Un traitement en fin de process, à la station d’épuration, s’est avéré être le plus efficient. Des essais en laboratoire suivi d’un test in situ grâce à une installation pilote a permis de confirmer que le traitement permettait un abattement de 90% de micropolluants.

Suite à cela, une étude a permis de définir les meilleures installations de ce processus de traitement afin d’obtenir de bonnes performances et de maîtriser les coûts de fonctionnement futurs.

Zéro rejet de pollutions industrielles pour Jean et Chaumont

Dans la Marne, l’entreprise Jean et Chaumont, basée à Tinqueux est spécialisée dans le traitement de surface de pièces automobile, dans les protections anticorrosion des métaux. L’entreprise s’est engagée dans une démarche environnementale visant la réduction de la consommation d’eau au quotidien et le zéro rejet de pollutions industrielles. Une transformation accompagnée techniquement et financièrement par l’agence de l’eau Seine Normandie. Pour cela l’entreprise a choisi de se tourner vers l’innovation et d’utiliser les meilleures techniques disponibles sur le marché afin de réduire son impact sur l’environnement. Le dispositif de traitement a été totalement revu, avec la mise en place d’une chaîne de zinc-nickel en rejet zéro liquide permettant la réduction de l’utilisation de substances toxiques et des rejets vers le milieu naturel, ainsi qu’à des économies d’eau.