Poissons migrateurs : les aventuriers de la biodiversité !

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Poissons migrateurs : aventuriers de la biodiversité !

Les poissons migrateurs effectuent des déplacements au cours de toute leur vie pour accomplir leur cycle biologique. Si tous les poissons se déplacent entre différents secteurs, les migrateurs se distinguent par les distances parcourues entre des eaux douces et salées. Ces véritables aventuriers peuvent voyager jusqu’à plusieurs milliers de kilomètres afin d’assurer leurs besoins biologiques : naître, grandir, vivre et se reproduire.

Ces espèces emblématiques font partie du patrimoine naturel et culturel des territoires qu’elles traversent. Il est donc important de veiller sur elles. Mais protéger les poissons migrateurs, c’est bien plus que protéger quelques espèces… On vous explique pourquoi et comment juste en dessous !

> Ces aventuriers, qui sont-ils ?

8 espèces de grands migrateurs amphihalins sont présentes en France, c’est-à-dire qu’ils vivent alternativement entre les milieux marins et les eaux douces. Comment se déplacent-ils ? En remontant et en dévalant les fleuves et rivières (remontée et dévalaison), d’où l’importance du bon état des cours d’eau puisque leur survie en dépend.

  • L’esturgeon européen

Espèce en danger critique d’extinction en France tout comme au niveau mondial, il n’est présent dans le monde que sur le bassin Gironde-Garonne-Dordogne.

  • L’anguille européenne

Espèce menacée à l’échelle européenne, elle est la seule à se reproduire en mer.

  • Le saumon

Espèce vulnérable sur le plan national, il bénéficie de mesures de protection sur le plan européen.

  • La truite de mer
  • La grande alose

Espèce vulnérable sur le plan national et européen.

  • L’alose feinte

Espèce vulnérable sur le plan national, elle bénéficie de mesures de protection sur le plan européen.

  • La lamproie marine

L’Union Internationale pour la Conservation de la Nature (UICN) la classe parmi les espèces quasi-menacées.

  • La lamproie fluviatile

Espèce vulnérable sur le plan national, elle bénéficie de mesures de protection sur le plan européen.

> Comment les protéger ?

Aujourd’hui, les poissons migrateurs sont en danger, leur population est menacée et certaines espèces risquent l’extinction. La principale menace réside dans la présence d’obstacles à la migration sur les cours d’eau (barrages, seuils, digues, etc.). L’altération de la qualité de l’eau et de leurs habitats ainsi que la surpêche sont également en cause.

L’objectif ? Rétablir le cycle de vie naturel des poissons migrateurs. Pour cela, il s’agit d’assurer la continuité écologique des cours d’eau : ils doivent être les moins pollués possibles et peu artificialisés. Permettre aux poissons migrateurs de circuler librement garantit par ailleurs l’équilibre de toute la biodiversité.

  • Continuité écologique = élément essentiel contribuant au bon état écologique des cours d’eau.

La continuité écologique permet la libre circulation des espèces et le bon déroulement du transport des sédiments dans les cours d’eau ; elle est inscrite dans la Directive cadre sur l’eau (DCE).

  • Artificialisation des cours d’eau = ensemble des aménagements qui y sont apportés.

Modification du lit d’un cours d’eau et de ses berges, construction d’ouvrages qui traversent les milieux (barrage, pont routier), extraction de sable ou de gravier, urbanisation du littoral, assèchement d’une zone humide… L’artificialisation des cours d’eau conduit à une altération du fonctionnement naturel des milieux aquatiques, qui ne sont pas sans impact sur la biodiversité et notamment sur les poissons migrateurs. Ils se voient privés d’accès à certaines zones primordiales dans leur cycle de vie. C’est ce que l’on appelle une rupture de continuité écologique.

> Bonne nouvelle, on progresse !

Aujourd’hui, on observe une meilleure libre-circulation des poissons migrateurs : des axes sont rouverts à la circulation piscicole, ce qui bénéficie à l’ensemble des poissons migrateurs mais aussi à toutes les autres espèces !

  • De 2013 à 2018, plus de 3300 ouvrages ouvrages rendus franchissables pour les poissons migrateurs grâce au financement des Agences de l’eau,
  • Dont plus de 900 équipements installés pour le passage des poissons,
  • Et plus de 332 millions d’euros d’aides pour des projets d’aménagement des équipements.

Toutefois, les résultats doivent être nuancés puisque selon les bassins et les espèces, les réalités et les résultats ne sont pas les mêmes. Les actions mises en place permettent également d’améliorer la connaissance sur les poissons migrateurs.

  • 54 stations de contrôle des migrations en France pour les compter et les observer de plus près.

Le cycle de vie des poissons étant différent pour chaque espèce et inscrit dans des temps longs, les résultats seront visibles sur le long terme. De nombreuses actions sont encore à mettre en place !

> Concrètement, que fait-on ?

Quelles actions permettent de rétablir le cycle de vie naturel des poissons migrateurs ?

Amélioration de la qualité des cours d’eau et de la continuité écologique :

– Suppression d’obstacles à la circulation des poissons : barrages et seuils inutiles, – Création de passes à poissons et de rampes sur les obstacles ayant une utilité.

Action sur l’habitat :

  • Restauration des zones de reproduction et de nurserie,
  • Meilleure gestion des lâchers d’eau pour éviter la destruction des frayères.

Opérations techniques et de connaissance :

  • Suivi des populations de poissons migrateurs par les associations techniques de référence.

Opération de repeuplement :

  • Récupération de géniteurs, reproduction artificielle, élevage de jeunes individus et relâche de ces alevins dans leur milieu naturel (en particulier sur les saumons et les grandes aloses à titre d’expérimentation).

Les agences de l’eau accompagnent et financent ces actions pour permettre aux poissons migrateurs d’effectuer leur voyage le plus naturellement possible. À leurs côtés, sous le pilotage de l’État qui élabore les plans de gestion des poissons migrateurs (PLAGEPOMI), plusieurs acteurs sont également engagés :

  • Les organismes de recherche et les associations techniques de référence pour la gestion des poissons migrateurs,
  • Les associations de pêche professionnelle et de loisir,
  • Le monde industriel, les gestionnaires des ouvrages (EDF…), les particuliers propriétaires de moulins,
  • Les collectivités (Établissements Publics territoriaux de Bassin, régions, départements, structures compétentes en matière de gestion des milieux aquatiques…).

Sources : Agences de l’eau, Ministère de la Transition écologique et solidaire, DREAL Auvergne-Rhône-Alpes, Eau France, Migado, Logrami.

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