Qualité des eaux et économie du littoral : l’exemple de la Méditerranée

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qualité des eaux

 

Sur nos côtes, une eau saine est synonyme de biodiversité… et également de développement économique ! Car les activités côtières, qui dépendent pour une très large part de la qualité de l’eau, contribuent à la richesse et à l’attractivité du littoral. Une excellente raison qui pousse les Agences de l’eau à poursuivre leur mission en matière de lutte contre les pollutions. Exemple avec la Méditerranée, où les efforts réalisés portent leurs fruits ! 

De l'eau et des euros

Le bassin méditerranéen est une des premières destinations touristiques mondiales. Une attractivité créatrice de nombreux emplois. Et si l’économie qui en découle est très importante, la mer Méditerranée est également source de nombreux services gratuits : production de ressources alimentaires, régulation du climat, ressources pharmaceutiques, etc. 

Ce qui a poussé l’agence de l’eau Rhône Méditerranée Corse à s’interroger sur une évaluation de la valeur économique des activités côtières en lien avec la qualité de l’eau et du milieu. Elle a ainsi co-financé différents travaux de recherche qui estime cette part à 10 milliards d’euros par an :

  • Les activités liées à la restauration et à l’hébergement sur le littoral génèrent 8,7 milliards d’euros de chiffres d’affaires par an.
  • Les autres activités (pêche, aquaculture, plongée, etc.) quant à elles représentent une somme estimée à 1,69 milliard d’euros par an. A elle seule, la baignade atteint presque le milliard d’euros, un montant calculé à partir d’enquêtes de terrain sur les dépenses déclarées par les pratiquants et d’études d’évaluation du consentement à payer. Ainsi, les usagers des plages sont prêts à débourser 6 € par jour et par personne pour se baigner dans une eau de bonne qualité.
la valeur

 

Attention aux pollutions chimiques

Si on constate des progrès en matière de dépollution ou d’organisation des usages en mer,  les études montrant un bon état général du littoral conforme aux normes européennes, quelques secteurs subissent encore des pollutions chimiques :

  •  Des pollutions au tributylétain (interdit depuis 2003) dans les grandes agglomérations littorales et portuaires (Toulon, Marseille, Antibes, Villefranche), où il est utilisé dans les peintures des bateaux
  • Le mercure, d’origine industrielle, est toujours présent dans le golfe de Fos sur Mer et à Toulon
  • Les pesticides se retrouvent à Leucate et dans l’embouchure du Var, portés par les cours d’eau jusqu’à la mer
habitats côtiers

 

Des résultats encourageants

L’herbier de Posidonie est en bon état général, et on observe une reconquête sur certaines zones de rejets urbains près de Marseille et de Toulon. Les efforts d’amélioration du traitement des eaux usées engagés dans ces zones littorales sont donc encourageants.

Concernant les poissons, les secteurs de la Côte Bleue, des Embiez, de la plaine orientale de Corse et du littoral sud-ouest de la Corse présentent les densités les plus importantes de spécimens adultes et juvéniles. C’est le signe d’un bon fonctionnement du milieu marin avec peu de prédation et des habitats propices au développement des larves.

Dans le même temps, on observe une diminution des pollutions par hydrocarbures et une augmentation de la biodiversité grâce aux opérations de restauration des habitats marins.

L’agence de l’eau poursuit sa mobilisation en faveur de la Méditerranée

L’Agence de l’eau Rhône Méditerranée Corse poursuit sa mobilisation en faveur de la Méditerranée, avec notamment des opérations pour lutter contre les pollutions domestiques et industrielles et pour la surveillance ou la restauration de la biodiversité littorale terrestre et marine.

80,25 millions d’euros d’aides ont ainsi été accordés en 2019 par l’agence pour 961 opérations visant à protéger les eaux littorales :

  • Pour lutter contre la pollution (43,3  millions d’euros dont 4,86 millions pour réduire les pollutions pluviales, y compris grâce à la désimperméabilisation)
  • Pour reconquérir la biodiversité en zone littorale (33,6 millions d’euros)
  • Pour protéger la biodiversité marine (1,5 million d’euros).
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