Rencontre avec des espèces protégées

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Le Butor étoilé

Saviez-vous que chaque Butor étoilé dispose de son propre chant, un véritable ADN vocal ! Et c’est ce chant unique que le Conservatoire des espaces naturels de Lorraine et son réseau de partenaires (PNRL, CPIE de Meuse…) enregistrent chaque année au printemps lors de soirées d’observation et de sensibilisation. 

Ces chants enregistrés sont ensuite analysés par un bio-acousticien qui détermine si tel individu était déjà présent l’an dernier ou s’il s’agit d’un nouvel arrivant ! Il faut dire que la population de Butor étoilé s’est étoffée depuis maintenant une dizaine d’années. On dénombre une vingtaine de mâles chanteurs sur les étangs lorrains constituant la plus forte population de l’Est de la France. 

Et ce n’est pas un hasard ! Depuis maintenant plusieurs dizaines d’années, le Conservatoire d’espaces naturels de Lorraine, avec l’appui de partenaires dont l’agence de l’eau Rhin-Meuse, se mobilise pour la préservation des roselières, habitat de cet échassier à valeur patrimoniale. Les surfaces achetées ou protégées à long terme représentent aujourd’hui plus de 300 hectares à Lachaussée (55) au Lindre (57) en passant par la forêt de la Reine (54, 55).

Oiseau échassier de la famille des ardéidés Taille : De 70 à 80 cm de long, jusqu’à 120 cm d’envergure.  Habitat : Marais, marécages, grands étangs, rives de lacs et grandes roselières. Alimentation : Poissons, amphibiens, insectes aquatiques.                                                                        Longévité : 11 ans.

Espèce protégée – Programme national d’actions Présence : En Europe, Afrique et Asie. Alerte : Déclin rapide en Europe, la population aurait chuté de 35 à 45 % en France en 30 ans.

Menaces : Disparition des zones humides. 

Actions menées : Restauration et protection des zones humides.

L'Esturgeon d'Europe

Ma présence sur Terre remonte à des millions d’années. Je peux atteindre 3,5 mètres jusqu’à la pointe de mon museau pointu et parcourir des centaines de kilomètres, pas mal pour un fossile vivant, non ? Depuis tout ce temps, j’ai mes habitudes ! Je nais et fais mes premières découvertes en eau douce, ado je descends le fleuve pour vivre dans l’estuaire, puis dans les eaux côtières salées. 

Grand poisson migrateur Taille : De 1 à 2 mètres.  Habitat : Grands fleuves, estuaires. Alimentation : Animaux des fonds des cours d’eau, invertébrés, larves, vers et crustacés.                                   Longévité : 80 ans.

Espèce protégée – Programme national d’actions Présence : En France Garonne, Dordogne, Estuaire de la Gironde. Alerte : Autrefois abondant sur tout le littoral maritime et dans la plupart des grands fleuves d’Europe de l’ouest. Menaces : Pollution des eaux, pêche, barrage perturbant la migration et l’accès aux frayères (zones de reproduction). Actions menées : Protection de l’espèce dans son milieu naturel, restauration des habitats essentiels, élevage en captivité avec reproduction artificielle et lâchers d’alevins en milieu naturel.

esturgeon

 

Le Petit Gravelot

Le Petit Gravelot vit sur les berges sablonneuses et caillouteuses de la Moselle où il se nourrit d’insectes, d’araignées, de petits crustacés et de vers. Nicheur au sein de la « Moselle Sauvage » entre Socourt (Vosges) et Bayon (Meurthe-et-Moselle), il installe son nid près de l’eau, dans un trou peu profond creusé dans le sable ou le gravier. Particulièrement discrets, les œufs de Petit Gravelot sont de la même couleur que le milieu pour éviter la prédation. Les bancs de graviers de la Moselle, qui se constituent au gré de la libre évolution de la rivière, constituent donc des lieux indispensables à la reproduction de cette espèce. Seule rivière en libre évolution du bassin Rhin-Meuse, la Moselle sauvage bénéficie depuis plus d’une vingtaine d’années d’un programme de préservation à la fois pour garantir l’alimentation en eau potable de la ville de Nancy mais également pour la biodiversité. Plus d’une centaine d’espèces d’oiseaux sont présentes sur le site.

petit gravelot

 

Oiseau aquatique Taille : De 15 à 18 cm. Habitat : Les côtes, les zones minérales à proximité des zones marécageuses et des fleuves au cours lent. Alimentation : Insectes, des araignées, des petits crustacés et des vers.                                                                  Longévité : 10 ans.

Espèce protégée – Liste rouge internationale, nationale Présence : Europe, Asie, Afrique. Alerte : Population fragile en France. Menaces : Modification et destruction des zones de nidification. Actions menées : Prise en compte dans la gestion des sites l’accueillant (carrières notamment), protection des secteurs de nidification entre avril et août, préservation et l’entretien des milieux potentiellement attractifs pour l’espèce.

L'Écrevisse des torrents

Le parc naturel régional des Vosges du Nord abrite deux des trois dernières stations françaises de cette espèce emblématique des ruisseaux forestiers dynamiques. L’écrevisse des torrents, menacée de disparition, apprécie en effet la fraîcheur des ruisseaux collinéens à forte variation de débits dans des contextes plutôt argileux. Ses principaux prédateurs sont la truite et le chabot.

En plus de devoir faire face à la dégradation de milieux aquatiques, l’écrevisse des torrents subit la concurrence de l’écrevisse du Pacifique introduite récemment dans les eaux françaises et qui est de surcroît porteuse d’un champignon qui décime les populations natives. Au printemps dernier, sur un ruisseau mosellan d’où l’espèce avait disparu, et après quelques travaux préalables (effacement d’un étang dont les eaux stagnantes augmentaient la température du cours d’eau, mis en défend du ruisseau pour éviter le piétinement du lit par le bétail, restauration de la ripisylve…), des écrevisses des torrents en âge de se reproduire ont été réintroduites. Les nombreux partenaires de ce projet (parc naturel régional des Vosges du Nord, conservatoire des espaces naturels de Lorraine, office français de la biodiversité, aquarium de Besançon et agence de l’eau Rhin-Meuse) ont constaté avec plaisir, en octobre 2019, que des juvéniles avaient réussi à se développer correctement sur ce site. Les écrevisses des torrents encore présentes en Moselle et dans le Bas-Rhin sont génétiquement proches des populations bavaroises. Un projet transfrontalier Interreg est d’ailleurs à l’étude pour mobiliser l’ensemble des partenaires franco-allemand sur ce projet de conservation ambitieux !

Crustacé d’eau douce Taille : Moins de 10 cm. Habitat : Torrents et ruisseaux forestiers dynamiques. Alimentation : Plantes, petits invertébrés.                                                                                                    Longévité : 10 à 12 ans.

Espèce d’intérêt communautaire – Programme national de conservation Présence : Europe centrale. En France en Moselle, Bas-Rhin, peut-être en Haute-Savoie. Alerte : Longtemps considérée comme disparue en France, sa présence est très discrète. Menaces : Pollution des eaux, concurrence d’espèces exotiques introduites par l’homme, champignon toxique. Actions menées : Réintroduction de jeunes individus élevés en captivité.

Le Sonneur à ventre jaune

Je suis petit, mais pas si discret que ça avec ma poitrine couverte d’un jaune vif. J’affectionne les eaux stagnantes et peu profondes, ensoleillées c’est encore mieux. Les insectes et petits crustacés que je croise sont un délice. 

sonneur

 

Petit crapaud Taille : de 3,5 à 5,5 cm. Habitat : mares et petites zones humides. Alimentation : insectes, vers, petits crustacés et mollusques. Longévité : 8-9 an.

Espèce protégée – Plan national d’actions Présence : Ouest de la France, Europe de l’Est. Alerte : régression globale et extinctions locales. Menaces : disparition des zones humides, artificialisation des cours d’eau. Actions menées : renaturation de zones d’habitats, élevage conservatoire, réintroduction.

Le Triton crêté

Ma crête dorsale dentelée est mon plus bel atout séduction. Je passe la majorité de mon temps dans l’eau, et sur terre je ne m’en éloigne jamais ! Je déteste les poissons, loin d’eux j’aime les mares aux eaux profondes, de préférence chauffées par le soleil avec une végétation dense : un véritable nid douillet.

triton

 

Salamandre aquatique Taille : 15 à 16 cm. Habitat : Grandes mares ensoleillées et profondes avec beaucoup de végétation et sans poissons. Alimentation : insectes, larves, arachnides, vers. Longévité : 10 ans.

Espèces protégées – Programme national d’actions Présence : Europe, de la Grande-Bretagne à l’Oural, Nord des Alpes et dans les Balkans. Alerte : Raréfaction importante du Triton crêté en France ces trente dernières années. Menaces : Urbanisation des plaines, aménagement routier, pollution des eaux, abaissement des nappes phréatiques, comblement et artificialisation des mares. Actions menées : Protection et restauration de mares.

L'Hirondelle de rivage

L’hirondelle de rivage, qui doit son nom aux milieux qu’elle fréquente, est la plus petite hirondelle présente en Europe. Comme le Petit Gravelot, avec qui elle cohabite souvent, l’hirondelle de rivage aime particulièrement les rivières en libre divagation qui lui offrent de hautes berges érodées et meubles dans lesquelles elle va pouvoir creuser son nid. D’où sa présence au cœur de la « Moselle Sauvage » entre Socourt (Vosges) et Bayon (Meurthe-et-Moselle), seule rivière de ce type du bassin Rhin-Meuse et qui bénéficie d’un programme de préservation.

Grande virtuose de la voltige, on la voit souvent rasant la surface de l’eau pour capturer des insectes. Ses nids peuvent atteindre un mètre de profondeur dans la berge et être utilisés plusieurs années de suite. 

Espèce migratrice, l’hirondelle de rivage s’observe sur nos rivières de mars à août, avant de rejoindre l’Afrique où elle passera l’hiver.

hirondelle

 

Petite hirondelle Taille : 12 cm. Habitat : Proximité des rivages de mers, lacs, rivières, cordons sablonneux, vasières, étangs, steppes et prairies. Elle creuse son nid dans les berges. Alimentation : Insectes à la surface des cours d’eau. Longévité : 2 à 3 ans.

Espèces protégées – Programme national d’actions Présence : Europe, Afrique, Asie, Amériques. Alerte : En forte régression en France, disparue en Suisse. Menaces : Perte d’habitats de reproduction, aussi bien naturels qu’artificiels. Actions menées : Entretenir les sites de nidification de l’hirondelle, limiter le dérangement de l’espèce en période de reproduction par le balisage des zones.

La Loutre d'Europe

Je suis une excellente nageuse grâce à mes pattes palmées, ma longue queue et mon agilité. Sur terre ou dans l’eau je suis plutôt solitaire mais très joueuse. En France, nous étions 50 000 il y a un siècle, 1500 dans les années 80, victimes de la chasse, de la destruction du milieu naturel, de la pollution des cours d’eau, des collisions avec les voitures…  À partir de 1972 il est interdit de me chasser. En 1981 la protection intégrale de mon espèce est une étape déterminante pour ma sauvegarde. 

Aujourd’hui, je suis de retour grâce à un programme d’actions ambitieux : renaturation, protection et sensibilisation !

loutre

 

Mammifère semi-aquatique Taille : 60 à 80 cm (+ 30 cm de queue). Habitat : Rives des cours d’eau, zones de marais. Elle fait sa tanières entre les racines des arbres sur les berges, ou dans d’autres cavités (roches, troncs, terriers). Alimentation : Poissons, batraciens, écrevisses, insectes, petits rongeurs.                                                Longévité : 10 ans.

Espèce protégée depuis 1981 Présence : Europe, Afrique du Nord, Asie. Alerte : Forte régression partout au cours du 19ème siècle. Menaces : Chasse, artificialisation des cours d’eau, accidents routiers, pollution des eaux. Actions menées : Interdiction de la chasse (1972), la protection de l’espèce, aménagements pour sa libre circulation, surveillance accrue de la qualité de l’eau.

La Cistude

Je passe la majorité de mon temps dans l’eau, les troncs émergés que je croise sont parfaits pour une petite sieste, sur terre j’aime patauger dans la boue et pondre mes oeufs dans de confortables prairies. Il parait que je ressemble à un galet, quelque peu particulier avec mes yeux jaunes ou rouges ! Au menu : poissons, crustacés et amphibiens… et hop une petite libellule de temps en temps : un régal !

cistude

 

Petite tortue d’eau douce Taille : En moyenne 14 cm. Habitat : Marais, étangs, canaux, lacs, zones humides avec végétation. Alimentation : Poissons, crustacés, amphibiens, charognes et parfois algues et plantes aquatiques.            Longévité : 50 ans.

Espèce protégée – Programme régional de conservation Présence : Europe, Afrique et Moyen Orient. Alerte : En forte régression en France, disparue en Suisse. Menaces : Modification et destruction des zones humides, pièges à poissons et capture par l’homme. Actions menées : Renaturation et protection des zones humides, gestion de prairies (sites de pontes), sensibilisation, réintroduction.

Espèce parapluie : sa protection permet de préserver de nombreux animaux et végétaux qui ont besoin des mêmes conditions.

Plus d’informations par ici.

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