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44 actions pour restaurer les zones humides du Parc Naturel de la Brenne !

Situé dans le département de l’Indre, le Parc Naturel de la Brenne est un haut lieu de biodiversité en France. Il compte notamment 4 sites classés Natura 2000 et 80% de sa surface est désigné au titre de la convention Ramsar, traité international visant la conservation et l’utilisation durable des zones humides.

Les zones humides représentent entre 40 000 et 50 000 ha de ce site naturel. Leurs fonctions ont été altérées par divers éléments : la présence d’espèces exotiques envahissantes, les apports de fertilisants et de pesticides, la suppression de haies et bosquets, les remblais de mares, les drainages, etc.

L’agence de l’eau Loire-Bretagne soutient la restauration de ces zones humides, afin de leur permettre de retrouver leurs fonctions naturelles, essentielles à l’équilibre du territoire.

Photo du parc naturel de la Brenne

Pour cela, un contrat territorial a été conclu, regroupant l’agence de l’eau, le parc naturel régional et une dizaine de maîtres d’ouvrage. Un programme de 44 actions est prévu sur la durée du contrat (2017-2021). Elles ont pour objectifs de restaurer les zones humides et les secteurs dégradés, lutter contre les espèces envahissantes, accompagner et valoriser les pratiques éco-responsables pour l’eau comme pour la biodiversité, maintenir des haies, acquérir des sites à haute valeur environnementale ou hydrologique, sensibiliser les professionnels et le grand public. Pour les actions éligibles aux aides de l’agence de l’eau, le coût prévisionnel du contrat s’élève à 4,49 M€, financé à 58,4 % par l’agence de l’eau.

Libre comme la Moselle !

Au gré des crues et décrues, son lit se déplace librement, et c’est aujourd’hui une exception dans la région Grand Est. Entre Bayon (Meurthe-et-Moselle) et Charmes (Vosges) la Moselle alimente en eau potable les 450 000 habitants de Nancy et de son agglomération.

Cette vitalité la rend extrêmement utile ! La végétation et l’épaisse couche de galets (de 8 à 10 m par endroit !) jouent le rôle de filtre. Plus d’une centaine d’espèces d’oiseaux sont présents sur ce site exceptionnel : le Petit gravelot, le Chevalier guignette et l’Hirondelle de rivage.

La préservation de ce site par acquisition foncière est une priorité pour l’eau potable et pour la biodiversité. C’est pourquoi, dès 1991, des réflexions ont été menées, associant de nombreux partenaires, notamment le Conservatoire d’espaces naturels de Lorraine, la Région, l’État, le conseil départemental de Meurthe-et-Moselle et l’agence de l’eau Rhin-Meuse.

Photo de la Moselle sauvage

Ces échanges ont abouti sur une opération rentable et respectueuse des priorités écologiques actuelles. L’acquisition de 360 hectares a coûté 2 millions d’euros, contre 15 millions économisés pour la création d’une nouvelle ressource « eau potable ».

La Lemme a retrouvé ses fonctions naturelles

La Lemme, torrent de montagne du Jura, ses affluents et les tourbières associées constituent une réserve naturelle riche en biodiversité et essentielle pour la préservation de plusieurs espèces emblématiques de papillon, de libellules et d’oiseaux. Ces zones sont classées Natura 2000.

L’agence de l’eau Rhône-Méditerranée Corse a soutenu une action collective, menée par le Parc naturel régional du Haut-Jura et la Fédération du Jura pour la Pêche, visant la renaturation de ces sites naturels essentiels à l’équilibre du territoire.

Photo de la Lemme, dans les marais du Châtelet

Concrètement, plusieurs actions ont été menées depuis 2009 :

  • Restauration de la Lemme dans son état sauvage sur un linéaire total de 5 km et des tourbières du marais du Châtelet sur une étendue de 60 hectares.
  • Effacement des quatre ouvrages hydrauliques existants sur la Lemme, de façon à restaurer la continuité écologique de 17 500 mètres de ruisseaux.
  • Revitalisation de cinq marais, soit environ 110 hectares.

Aujourd’hui, cet ensemble offre un réseau de sites sauvages ayant retrouvés leurs fonctions naturelles, constituant ainsi une zone de biodiversité exceptionnelle et un espace utile au bon équilibre du territoire.

Ce grand projet possède également une dimension pédagogique intéressante, avec l’association des écoles primaires et d’un collège des communes riveraines à travers des animations scolaires et une exposition itinérante.

Sauver le sonneur à ventre jaune

En Normandie, il existe un petit crapaud qui vit sur un site isolé : le Sonneur à ventre jaune. On le croyait disparu de la région depuis plusieurs décennies, il a été découvert en 2001 sur la commune de La Vacherie dans la vallée de l’Iton. Depuis l’espèce y est observée chaque année. Il s’agit de la seule population actuellement connue en Normandie.

Selon les scientifiques, l’espèce est « vulnérable » en France. Formée d’une seule population fragile et isolée, l’espèce est gravement menacée d’extinction en Normandie, où elle a connu une régression catastrophique au cours du siècle dernier. Il s’agit aujourd’hui de l’amphibien le plus rare et menacé dans la région. Cette espèce inféodée aux milieux humides, dont la survie est directement liée aux milieux qu’elle occupe (zones humides saines de petite taille), est protégé aux niveaux national et européen.

Photo d'un sonneur à ventre jaune

Suite à sa redécouverte, le site de reproduction a été inclus dans le réseau Natura 2000, programme européen de conservation de la biodiversité. L’espèce recule dans de nombreux pays européen, plusieurs programmes de sauvegarde sont en cours. L’Union Régionale des Centres Permanents d’Initiatives pour l’Environnement (URCPIE) de Normandie porte un programme de sauvegarde du Sonneur à ventre jaune. L’agence de l’eau Seine-Normandie soutient cette action.

Le programme consiste à mettre en place un petit élevage conservatoire et à restaurer deux sites pour la réintroduction. A l’instar de ce qui a pu être réalisé par exemple en Belgique, dans la Vallée de l’Ourthe, l’URCPIE souhaiterait mettre en place et gérer un élevage conservatoire de 20 adultes, sur la commune de la Vacherie, lors d’une première phase de cinq années (2018-2023).

Renforcer les équilibres écologiques du marais de Tirancourt

Le Département de la Somme mène une politique de préservation et de valorisation des milieux naturels. Pour cela, il réalise des acquisitions puis, en lien avec ses partenaires techniques et financiers, effectue des travaux de remise en état naturel. Il aménage également ces milieux pour permettre au public d’en profiter.

Le Marais de Tirancourt, connecté au fleuve de la Somme, se situe au cœur des « Marais et tourbières des vallées de la Somme et de L’Avre », site reconnu au niveau mondial comme une zone humide à protéger, classé Ramsar depuis 2017 (classement international identifiants les zones humides exceptionnelles). Ce site présente une faune et une flore exceptionnelles, avec la présence de 11 plantes protégées notamment.

Photo du marais de Tirancourt

Le Département a mené à bien un projet de restauration de ce marais, avec le soutien de l’Europe, de la Région Hauts-de-France et de l’Agence de l’Eau Artois-Picardie. Des travaux d’aménagements ont permis de renforcer la fonctionnalité́ écologique du marais, de favoriser la reproduction du brochet, de restaurer des zones de roseaux inondables favorable au développement de nombreuses espèces animales et végétales. Au total près de 21 000 m2 ont été réaménagés. Les travaux ont débuté́ en septembre 2016 et se sont terminés en mars 2017, avec notamment :

  • La création d’une frayère, lieu où se reproduisent les poissons et les batraciens – La mise en place d’un réseau de chenaux connectés avec la Somme favorisant les écoulement et les zones en eau 
  • L’ouverture de zones par déboisement
  • La création d’une zone de sédimentation dans un bras mort

Dès 2017 on a pu mesurer les bienfaits de ces changements à travers le développement important des roseaux, dont des espèces rares et vulnérables dans la région, la présence d’espèces de Canard menacés de disparition, la présence de jeunes brochets.

Création du « petit Rhin »

La renaturation de l’île du Rhin, est l’un des plus gros projets de ce type en Europe : réhabilitation de plus de 100 hectares de milieux naturels sur l’île du Rhin et restauration d’un ancien bras du Rhin, long de 7 kilomètres.

Au final, une nouvelle rivière coule en Alsace. Le bras du Rhin réaménagé permet aujourd’hui la libre circulation des poissons entre le Vieux-Rhin et l’amont du barrage de Kembs et abrite des zones de reproduction à grands poissons migrateurs. Dans la partie forestière, il a une fonction de ré-humidification de la forêt et de diversification d’habitat pour les espèces animales liées aux milieux humides.

Photo de l'île du Rhin

L’opération a été menée en étroite collaboration avec le gestionnaire de la Réserve de la Petite Camargue Alsacienne, où se situe ces 100 hectares renaturés. Ces derniers étaient cultivés jusqu’en 2008. Aujourd’hui, ils proposent une mosaïque de milieux favorables au développement de la biodiversité.

Après un an et demi de travaux, plus de 380 000 m3 de déblais ont été retirés ou déplacés, 150 000 plantations effectuées et des dizaines d’espèces animales et végétales recensées.

Ce projet a été mené par EDF, la Petite Camargue Alsacienne, le monde de l’enseignement, des partenaires associatifs et l’agence de l’eau Rhin-Meuse.

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