En 2010, les Nations Unies reconnaissent que « le droit à l’eau potable et à l’assainissement est un droit de l’Homme, essentiel à la pleine jouissance de la vie et à l’exercice de tous les droits de l’Homme. »
« Garantir l’accès de tous à l’eau et à l’assainissement et assurer une gestion durable des ressources en eau » constitue le 6ème objectif de développement durable de l’ONU à horizon 2030.
En France, depuis bien avant 2010, des ONG, des collectivités, des acteurs privés et les agences de l’eau s’engagent, mais le défi est immense. Où en est-on ? Que faisons nous ? Voici quelques éléments de réponses.
Accès à l’eau, une histoire récente en Europe
Sur notre continent, l’accès à l’eau et à l’assainissement a permis de grandes avancées en matière de santé publique et de qualité de vie. Pourtant, les investissements et la prise de conscience autour de l’eau sont relativement récents.
C’est lorsque la vraie origine du Choléra (ingestion d’eau contaminée) a été découverte lors de l’épidémie de 1854 à Londres que l’investissement dans les réseaux modernes d’assainissement a été massif. En France, il faut attendre 1980 pour que l’accès à l’eau potable à domicile soit généralisé.
L’eau est l’un des grands défis du 21ème siècle
- 663 millions de personnes n’ont pas accès à l’eau potable
- ⅓ de l’humanité n’a pas accès à des toilettes
- Chaque minute, plus de 6 personnes meurent de maladies hydriques dans le monde
Le problème de l’eau est l’un des grands défis du 21ème siècle, peut-être même avant celui de l’énergie, car il n’y a pas de ressource substituable à l’eau, dans ses fonctions vitales.
Les actions des agences de l’eau
En France, depuis 2005, la loi autorise les agences de l’eau à mobiliser jusqu’à 1% de leur budget pour des actions de solidarité internationale autour de l’eau. Elles soutiennent financièrement et techniquement des porteurs de projets publics ou privés : collectivités territoriales, distributeurs d’eau, ONG. Ces financements ont pour objectif prioritaire de fournir à des populations très pauvres un accès à l’eau potable et à l’assainissement. Mais ils peuvent aussi, comme en France, servir à limiter les pollutions d’origine industrielle ou agricole, gérer de façon économe la ressource en eau, préserver des milieux aquatiques remarquables ou éduquer à la santé et à l’environnement. Les agences de l’eau agissent de trois façons :
- La coopération décentralisée : Accompagnement financier et technique à la mise en place de projets d’accès à l’eau potable et à l’assainissement dans les pays en développement, en lien avec les collectivités françaises et étrangères, les associations de solidarité et les ONG.
- La coopération institutionnelle : Rencontres, partenariats, échanges de bonnes pratiques, partage de compétences et de savoir-faire autour de l’eau et de sa gestion locale, en lien avec des États et des organismes étrangers.
- Les aides d’urgence : Soutien financier exceptionnel aux ONG, lors de catastrophes naturelles (cyclones, tremblement de terre…).
Quelques chiffres
En 2018, 227 actions de solidarité autour de l’eau, soutenues par les agences de l’eau françaises dans plus de 40 pays. L’Afrique et l’Asie sont les zones d’intervention les plus concernées. 4 à 6 millions de personnes ont eu accès à l’eau potable ces 9 dernières années grâce à des actions soutenues par les agences de l’eau. 400 000 personnes ont accédé à un réseau d’assainissement ces 9 dernières années grâce à des actions soutenues par les agences de l’eau.
La nécessité d’une entraide entre les nations existe depuis longtemps et est toujours aussi vive. Le changement climatique, là encore, donne le ton de l’accélération. Au-delà de la (sur)vie des populations, la coopération internationale favorise l’échange de bonnes pratiques essentielles à l’adaptation au changement climatique et à la préservation de la ressource en eau, des actions plus que jamais nécessaires.