L’eau est au coeur de nos usages et nous rend bien des services ! Au quotidien, en la consommant et l’utilisant pour nos diverses activités, nous participons à sa pollution, parfois sans même le savoir. Avant qu’elle ne revienne dans les milieux naturels, il est donc essentiel de la traiter pour ne pas endommager les écosystèmes.
Pourquoi faut-il traiter l’eau ?
Puisque la nature est bien faite, les rivières et cours d’eau qui reçoivent les eaux usées sont capables d’éliminer elles-mêmes certaines pollutions. Cela s’appelle l’auto-épuration. Mais cette capacité est limitée. S’il y a trop de polluants dans l’eau, nos milieux ne peuvent plus les évacuer, la biodiversité et notre santé sont alors menacées, notamment à cause du phénomène d’eutrophisation. C’est là que l’assainissement entre en jeu : il permet de traiter les eaux usées avant leur retour dans les milieux naturels.
Comment traiter les eaux usées ?
La France comptait 21 474 stations d’épuration en 2017. Cela veut dire que quasiment l’ensemble de la population française bénéficie d’un système capable d’assainir ses eaux usées. De gros efforts ont été fait depuis près de 50 ans pour permettre cela, notamment grâce à la réglementation, l’investissement des collectivités mais aussi le soutien des Agences de l’eau pour créer ou améliorer les procédés de traitement.
En effet, il en existe différents niveaux :
- Le traitement primaire qui élimine les matières en suspension (déchets grossiers, sables…) et les huiles. Ce traitement comprend plusieurs opérations : le dégrillage, le dessablage, le déshuilage puis la décantation primaire (elle permet aux matières en suspension de se déposer par simple gravité sous forme de boues, recueillies ensuite par pompage de fond).
- Le traitement secondaire qui élimine les matières dissoutes dans l’eau et ce grâce à deux types de traitements 1. le traitement biologique qui décompose les matières organiques (biodégradables) 2. les traitements physico-chimiques qui consistent à provoquer des réactions chimiques avec les éléments polluants non biodégradables pour les faire disparaître.
- Le traitement tertiaire qui permet d’éliminer l’azote et le phosphore grâce à des procédés plus complexes.
Aujourd’hui 80% de notre réseau est tertiaire : c’est donc la garantie d’un traitement performant et qualité !
Peut-on assainir toutes les eaux usées ?
On utilise souvent le terme “tout à l’égout”, qui désigne le système d’évacuation des eaux usées. Contrairement à ce qui pourrait laisser croire, cela ne signifie pas que “tout” peut être jeté dans les égouts : les produits toxiques comme les détergents, les huiles de vidange, les solvants ou encore les médicaments n’y ont pas leur place. Ce sont des polluants qui sont extrêmement compliqués à traiter via les systèmes d’assainissement, et sont très nocifs pour les milieux naturels.
Une autre partie de l’eau ne peut être traitée : celle qui s’infiltre directement dans le sol (surfaces agricoles, jardins), parfois « enrichis » à l’aide d’engrais contenant des nitrates et des phosphores. Le ruissellement entraine ensuite l’eau chargée de ces molécules directement vers les cours d’eau. Dans ce cas, les efforts passent essentiellement par la réduction des polluants à la source.
Il y a encore beaucoup à faire pour que nos milieux naturels soient totalement dépollués, mais côté macropolluants, ça ne cesse de s’améliorer. Alors on continue les efforts sur cette partie là, et on intensifie la lutte contre les micropolluants.
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