L'eau à la loupe

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L'eau à la loupe

Les organismes vivants, dont l’Homme, dépendent fortement de la qualité de l’eau du territoire sur lequel ils vivent. Pour pouvoir prendre soin de cette eau, qu’elle soit en surface ou souterraine, il faut au préalable diagnostiquer si elle est en bon état ou non. Pour le savoir, de très nombreux critères sont analysés sur tout le territoire pour définir sa qualité écologique et chimique. Un véritable travail de titan qui devient, année après année de plus en plus précis, de plus en plus complet. On vous explique ?

Traque des polluants, surveillance des écosystèmes, une longue épopée

Les premières mesures datent des années 1970. À l’époque, 66 paramètres sont analysés et on s’intéresse essentiellement à la chimie de l’eau de surface.

Aujourd’hui, on se préoccupe des milieux aquatiques dans leur ensemble, l’analyse des organismes vivants et des paramètres physiques est pleinement intégrée dans la surveillance. En parallèle, les mesures chimiques se sont multipliées pour les eaux de surface comme souterraines.

Ça tombe bien ! Pour 59% des Français la réduction de la pollution des rivières est la priorité dans le domaine de l’eau. Pour 42% des français la préservation de la biodiversité aquatique est le deuxième enjeu essentiel pour l’eau.

Plus de 800 paramètres sont maintenant inclus dans la surveillance des cours d’eau (chimie, pollution, biologie, hydromorphologie).

Le système de surveillance ne cesse de s’affiner, et ce n’est pas fini…

Sur la période de 2013 à 2017 près de 68 millions d’analyses d’eau des fleuves et rivières ont été effectuées, contre 5,5 millions entre 2000 et 2004.

Le bon état des eaux, un défi qui nous engage toutes et tous

Des rivières et des nappes souterraines en bon état en 2027 : c’est l’un des objectifs fixés par la directive cadre sur l’eau… Mais qu’entend-on par-là ?

L’état des eaux dépend de deux aspects :

  • la qualité chimique : le niveau de pollution de l’eau
  • la qualité écologique : la santé des écosystèmes naturels

Une eau en bon état est en qualité et en quantité suffisante pour assurer un fonctionnement durable des écosystèmes naturels et satisfaire les usages humains.

Une rivière sans trace de substance toxique, s’écoulant naturellement et accueillant une biodiversité riche et variée est considérée en bon état. Une nappe non polluée, où l’eau est en quantité suffisante est considérée en bon état.

En France, en 2015, 
62% des masses d’eau cours d’eau sont considérés en bon état chimique

  • 44,8% des masses d’eau de cours d’eau sont considérés en bon état écologique
  • 69,1 % des masses d’eau souterraine sont considérés en bon état chimique

Concrètement, que mesure-t-on ?

L’évaluation de l’état des eaux est réalisée grâce à une surveillance régulière. On y recherche l’influence des activités humaines sur le milieu naturel.

  • Des mesures chimiques : la présence des substances toxiques dans l’eau et les milieux.
  • Des mesures physiques : la forme des cours d’eau, l’état des berges, les débits, la profondeur, la présence d’ouvrages…
  • Des mesures biologiques : la bonne santé et les évolutions des organismes vivants dans l’eau et les milieux aquatiques.

L’importance de la bio-indication

Macroinvertébrés, diatomées, macrophytes, phytoplancton, poissons… les plantes et animaux aquatiques, même minuscules, sont précieux ! Leur grande sensibilité aux changements de la qualité de l’environnement en font des bio-indicateurs ultra-puissants pour mesurer la qualité de l’eau.

C’est la BIO-INDICATION. Une analyse du vivant qui permet d’étudier indirectement l’eau : Comment se portent les espèces aquatiques ? De quelles “perturbations” leurs organismes témoignent-ils ?

Dans les années 90 en France, on effectuait environ 400 prélèvements hydrobiologiques sur une année, aujourd’hui on en réalise plus de 9000 par an.

Concrètement, ça sert à quoi ?

Ce travail d’analyse constitue le socle d’une expertise sur l’état des milieux, c’est le point de départ pour agir au bon endroit et actionner les bons leviers pour protéger la qualité de l’eau.

- Détecter les perturbations dans le milieu,

- Comprendre leurs origines,

- Agir pour les limiter et mieux encore, les éviter.

Les agences de l'eau s'impliquent fortement

Les agences de l’eau sont au cœur de ce travail. Elles mettent en œuvre un programme de surveillance en s’entourant des professionnels de l’analyse (laboratoires, bureaux d’études, etc.), elles impulsent et accompagnent les actions en faveur des milieux aquatiques portées par les acteurs locaux, là où c’est nécessaire.

 

Sources :

Eaufrance – Baromètre de l’opinion publique 2018 – Les Agences de l’eau 2019

Les agences de l’eau ont dédié plus de 300 M€ à la surveillance des eaux entre 2013 et 2018. Un montant équivalent y sera dédié entre 2019 et 2024.

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