Protection des captages, nos régions en action !

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Les bonnes fées des captages Lézan-Lédignan-Cardet

Ces bonnes fées sont les élus, les agriculteurs, les viticulteurs ou les habitants du Gard. Depuis plus de 8 ans, elles agissent de concert, à coup de baguette – non pas magique – mais raisonnée et citoyenne, avec pour objectif de préserver la qualité de la ressource en eau.

Au début des années 2000, des études révèlent de forts taux de pesticides dans l’eau du village de Lédignan. Puis les deux voisins, Lézan et Cardet, sont confrontés à un problème similaire. Les communes signent alors une charte, avec comme axe majeur d’inciter les agriculteurs à pratiquer une culture raisonnée. « Aujourd’hui, témoigne Marie-Dominique Gras, l’animatrice territoriale financée notamment par l’agence de l’eau au service des trois communes, nous n’avons plus ces dépassements de seuils en pesticides et pas de trace de glyphosate sur ces captages qui alimentent plus de 5 000 personnes et s’étendent sur 1 500 hectares ».

Le captage de Lézan-Lédignan-Cardet

Le programme a mobilisé de multiples acteurs et joué à fond la carte de la sensibilisation et de l’information. Sur les 70 agriculteurs de la zone, 34 ont mis en place des Mesures agroenvironnementales et climatiques (MAEC). Concrètement, les solutions naturelles sont déployées : prairie, élevage en herbe, cultures bio, etc.

« Nous insistons beaucoup sur la nécessité d’une eau potable de qualité, poursuit Marie-Dominique Gras, et recherchons des solutions ensemble, souvent avec le concours des associations locales ».

Par exemple, l’association Grappe3 a accompagné l’installation d’un éleveur ovin bio pour entretenir le couvert végétal dans les vignes en hiver. Elle co-anime aussi une « vigne école » avec les enfants de primaire et de maternelle de Lézan. Et bientôt, des rendez-vous techniques entre agriculteurs seront lancés, ainsi que des formations sur la qualité des sols.

Hauts-de-France : 35 ha en agriculture biologique sur la zone maraîchère de Wavrin

Les champs captants (ayant un captage d’eaux souterraines) du Sud de Lille représentent 40 % de l’approvisionnement en eau potable de la Métropole Européenne de Lille et 100 % de l’eau potable de la communauté de communes du Carembault.

Depuis 2009, plusieurs partenariats entre la Métropole Européenne de Lille et les opérateurs de l’agriculture biologique dans le territoire de la grande région lilloise ont permis d’amorcer la mise en œuvre d’une dynamique positive : réalisation de 68 diagnostics de conversion en bio ayant abouties à 9 conversions effectives pour 58 hectares et 3 conversions engagées, réalisation de formations, démonstrations techniques et visites de fermes…  

La zone maraichère Wavrin

La Métropole Européenne de Lille a également accompagnée l’émergence de projets structurants comme la zone maraîchère de Wavrin qui est exclusivement en agriculture biologique.

Inaugurée en 2017, cette zone de 35 hectares, accueille neuf exploitants maraîchers, horticulteurs et pépiniéristes sur des parcelles entre 1,5 et 6 hectares. La Métropôle a notamment permis de faciliter l’accès au foncier agricole aux porteurs de projet. Elle leur a aussi offert un accompagnement à l’installation, par le biais de formations et en favorisant la coopération et la mise en place d’actions collectives (mutualisation de matériel, échanges d’expériences…). Cet espace est un lieu d’échanges et de transferts de savoirs, créateur de synergies entre les agriculteurs.

Forte de son succès, les demandes d’installations en maraîchage continuent d’affluer. Pour faciliter le développement d’une agriculture de proximité, deux projets d’extension de la zone maraîchère sont en cours. Une dizaine de nouveaux hectares de terre seront rendus disponibles d’ici 2022. De nouveaux porteurs de projet pourront s’installer sur la zone à partir de 2021, enrichissant ainsi les structures maraîchères biologiques déjà en place.

Grand Est : de l’herbe pour retrouver une eau de qualité

Identifié au titre des captages prioritaires, le captage des sources de Moulins situé sur un plateau céréalier dépassait les teneurs autorisées en nitrate et pesticide. Face à ce constat, le syndicat mixte des eaux de Seille et Moselle s’est engagé dans une réflexion au service de ses quelques 11 500 habitants : plutôt que de dépolluer l’eau captée, pourquoi ne pas traiter le problème en amont afin de préserver durablement la ressource en eau ?

La réussite du projet passait obligatoirement par un travail d’animation et de coordination. La commune de Nomeny, les organisations professionnelles agricoles dont la chambre d’agriculture, les agriculteurs, la SAFER et les services de l’État ont œuvré ensemble.

Photo d'une plaine remise en herbe

L’objectif : remettre de l’herbe au-dessus des sources Les agriculteurs ont signé des accords de partenariat pour échanger une cinquantaine d’hectares situés directement sur la zone de captage, contre d’autres plus éloignés des sources. Ils se sont également engagés à changer radicalement leurs pratiques sur l’aire d’alimentation en eau du captage (AAC). La démarche est « gagnant-gagnant ». La remise en herbe a ainsi pu concerner la zone la plus vulnérable du captage, soit 50 hectares permettant d’amener une part significative (50 % du périmètre de protection rapproché représentant 12 % de l’AAC) de cultures sans intrant sur l’aire d’alimentation en eau du captage.

Intégration des écoles dans le projet Les écoles des 6 communes avoisinantes ont été intégrées au projet par le biais d’événements : un concours de créations artistiques et un recueil de poésies ont été proposés aux enfants pour célébrer cette réappropriation de leur captage, et donc de leur eau quotidienne.

Assurer la pérennité des surfaces en herbe La collectivité est aujourd’hui à la recherche de solutions pour garantir la pérennité des surfaces en herbe en poursuivant cette démarche d’acquisition afin de garantir la reconquête de la ressource. Une étude de faisabilité de développement de nouvelles filières a été également initiée par la collectivité visant l’implantation de taillis à très courte rotation pour alimenter une chaufferie communale.

404 communes de l’Aisne et de la Marne mobilisées pour protéger leurs captages d’eau potable

A l’occasion du « Carrefour des élus » de Châlons-en-Champagne en août 2019, la Communauté de Communes de la Grande Vallée de la Marne, la Communauté de Communes des Paysages de la Champagne, la Communauté d’Agglomération de Châlons-en-Champagne, la Ville de Châlons-en-Champagne, la Communauté d’Agglomération d’Epernay, Coteaux et Plaine de Champagne, la Communauté Urbaine du Grand Reims, l’Union des Services d’Eau du Sud de l’Aisne et l’agence de l’eau Seine Normandie ont signé un contrat territorial « Eau & climat ».

La stratégie de protection des ressources en eau de ce contrat territorial passe par une politique préventive dont l’un des objectifs concerne la protection des captages d’eau potable.

Photo d'un captage d'eau

Protéger l’eau potable à la source Les signataires liés pour six ans, s’engagent à mettre en œuvre des actions pour l’eau potable, bénéfiques à 404 communes de l’Aisne et de la Marne. Le montant prévisionnel du contrat est de 63 M€ de travaux. Ils répondent à 3 objectifs qui s’inscrivent dans les conclusions des Assises de l’eau présentées le 1er juillet 2019 par le Ministère de la Transition Ecologique et Solidaire : la protection des captages d’eau potable, la sécurisation de la ressource et la lutte contre les fuites dans les réseaux d’eau potable.

La qualité des eaux souterraines est affectée par les activités humaines de toutes origines et majoritairement agricoles et viticoles. 68% des eaux du bassin Seine-Normandie sont concernées par les problématiques des pesticides, 30% par les nitrates.

Les mesures préventives sont la priorité des signataires du contrat. Le défi est de taille : les efforts d’accompagnement et d’animation du contrat se concentrent sur les 126 captages du territoire dont 43 sont identifiés prioritaires.

Dans ce cadre, l’agence de l’eau Sein Normandie financera les actions émergentes : développement de l’agriculture biologique, enherbement ou reboisement des aires d’alimentation de captage, soutien aux techniques alternatives au désherbage chimique ou enfin les actions de maîtrise foncières visant à soutenir une agriculture durable. Elle soutiendra également les actions liées aux activités domestiques et industrielles ainsi que la structuration de filières pour les cultures économes en intrants.

Plus d’informations dans le dossier de presse complet du contrat de territoire. 

Un plan d’action territorial pour reconquérir la qualité de l’eau

En 2013, des actions de reconquête de la qualité de l’eau ont été initiées sur la zone du captage de Cap Blanc, sur les communes de Cazères et Lavelanet de Comminges.

L’objectif ? Réduire les pollutions diffuses (nitrate, produits phytosanitaires) et sensibiliser la population à la protection de l’eau potable.

Au cœur de ces actions on trouve la plantation de haies champêtres ! Ces dernières jouent de nombreux rôles dans la protection de la qualité de l’eau : fixation des polluants, accueil de la biodiversité, rétention de l’eau…

Un programme d’accompagnement à la plantation de haies champêtres sur le périmètre de la zone de captage, adressé aux agriculteurs, aux particuliers, aux collectivités et aux entreprises du territoire ont permis de développer cette pratique sur toute la zone d’alimentation du captage.

En parallèle des acquisitions foncières ont permis un échange de parcelles pour les agriculteurs exploitants présents sur l’aire d’alimentation du captage. La partie la plus sensible est ainsi devenue propriété de la collectivité avec un usage adapté à la préservation de l’eau.

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